Etats Généraux au Cameroun
Le sport et l’éducation physique à l’heure de l’auto critique
Les assises tenues au palais des congrès de Yaoundé du 18 au 20 novembre 2010 ont permis de faire la critique sans complaisance de l’état actuel du mouvement sportif camerounais et d’envisager les voies de sortie.
Qui veut aller loin ménage sa monture. Un brocard mis à profit par le ministre des sports et de l’éducation physique, Michel Zoah, sous les recommandations de la plus haute autorité de l’Etat. Comment sortir le Cameroun de cette décennie de crise en matière des résultats sportifs ? Puisque l’année 2010 est perçue comme celle des bilans du parcours du pays de feu Joseph BESSALA, le gouvernement a choisit d’en faire aussi celle du sport suite à la débâcle sud africaine des Lions indomptables. Les experts et acteurs ou observateurs du sport camerounais se sont donc penchés autour de six (06) ateliers ayant chacun des intervenants.
Réunis autour du thème général « La redynamisation du sport et de l’éducation physique », les participants avaient pour mission de diagnostiquer les maux qui minent le sport et l’éducation physique au Cameroun, de faire un état des lieux sans complaisances et d’envisager des perspectives réalistes et pratiques à court, moyen et long terme. En dehors de cela il a été question d’élaborer des stratégies et des modalités opérationnelles de promotion de l’éducation physique et sportive, et d’optimiser les performances dans la pratique des activités physiques et sportives (APS).
Le ventre mou
L’atelier n°1 était réuni autour du Pr. Dorothy NJEUMA, la tâche ici étant de disséquer et d’occulter l’environnement de l’enseignement de l’éducation physique dans les écoles et universités. Ceci dans le but de mettre sur pied une vraie politique de gestion des enseignants d’EPS qui sont dans la plupart marginalisés.
La deuxième thématique s’est penchée sur les disciplines olympiques et paralympiques. A ce niveau, le Pr. POUGOUE Gérard et compagnie étaient résolus à vérifier l’environnement institutionnel, c’est-à-dire les conventions des fédérations avec l’Etat dans la mise en œuvre des statuts et règlements intérieurs des fédérations, ainsi que du statut du sportif de haut niveau. Au menu des discussions se trouvaient aussi la question de l’organisation et le fonctionnement des fédérations. On retrouvait l’atelier lié aux disciplines sportives et non olympiques (atelier 3) qui avait pratiquement les mêmes préoccupations que le n°2. L’atelier n°5 parlait des formations en sport et éducation physique. Il s’agissait de jeter un pan de voile sur l’environnement institutionnel de l’Institut national de la jeunesse et sport (INJS) et du centre national de la jeunesse et du sport (CENAJES). Ainsi revoir les conventions des écoles de formation et des fédérations sportives nationales. En bonne place se trouvaient la formation des formateurs ainsi que la médecine sportive dans l’élaboration des statuts et de la formation des personnels. La sixième thématique s’est développée sous la modération du Pr. BEKOLO EBE. Il était question de voir l’environnement du financement, de la construction des infrastructures, du marketing et du sponsoring. Créer un cadre propice de partenariat entre les collectivités territoriales décentralisées, l’Etat, opérateurs économiques, ONG, médias etc.
Le sport roi
Loin des clichés « il n y a pas de sport majeur ni de sport mineur » la réalité est autre et les faits parlant d’eux-mêmes, il est clair que le discours est désuet après 28 ans. La raison est là. Le football s’est vu octroyé tout un atelier pour se pencher sur les problèmes qui le gangrènent et entrevoir les moyens opérationalisables pour sa professionnalisation. Il s’agissait de revoir les rapports juridiques qui lient la Fécafoot au Minsep à travers la mise en application de la charte des sports découlant de la loi de 1996. Ainsi, le respect de l’autonomie de la fédération qui elle doit se conformer aux lois de la République. Les participants ont demandé la refonte des statuts de la fédération camerounaise de football en vue de la création prochaine de la ligue professionnelle de football qui sera chargée de gérer le football professionnel. La création de l’école supérieure de football a été l’un des sujets importants de cet atelier mais aussi la réflexion sur la création d’un fond national de développement du sport (FONADES). Mais les participants autour du Pr. Minkoa She et de Bell Joseph Antoine ont recommandé au gouvernement d’opter plutôt sur la création d’un fond d’affectation spéciale. A l’issu des travaux de cet atelier, un comité Ad-hoc a été mis sur pied pour produire des avant-projets de textes visant à redynamiser le football camerounais. Le délai a été au 31 décembre par le ministre Michel Zoah. Ledit comité ad-hoc est président par le Pr. Adolphe Minkoa She. Il est constitué de douze membre à savoir ; 03 pour le Minsep, 03 pour la Fécafoot, 03 pour la société civile et la corporation des journalistes sportifs, 01 pour la diaspora. Les membres de la société civile et des journalistes sportifs ont été élus séance tenante et comprend ; Jean Lambert Nang, Louis Marie Ondoa, Ufei Nseke.
A l’issu de ces assises, les participants venus du triangle national et de la diaspora ont atteint d’une manière théorique les résultats escomptés à savoir une politique nationale du sport et de l’éducation physique validée, des avant-projets de textes, des termes relatifs à la mise en place de l’Ecole Supérieure de Football entre autre des plans relatifs à la redynamisation de la formation des formateurs et d’autres plates-formes spécifiques de concertation. Attendons donc de voir la mise en pratique de toutes ces résolutions qui sont en elles mêmes porteuses d’espoir pour un Cameroun prospère et rayonnant sur l’échiquier international.
Gerry EBA’A